BULLETIN 187 Sommaire Décisions du CA 3-12-2009 -Changements d'adresse Nos peine s- Nos joies - Agenda In Memoriam - Calendrier du Têt Le Cercle de l'Alas - Les reaps à Paris AG du 27 mars 2010 - Convocation LA VIE DES SECTIONS TET CANH DAN Rencontre du 21-11-2009 aux M.E.P. Adieu Annamite, Bonjour Vietnamien Le 9 Mars 1945, 65 ans dejà ... Evolution de la mode au Vietnam NOTES DE LECTURE Message du Trésorier - ALASWEB Bon de commande : Mémoire et Annuaire de l'ALAS
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POUR VOS PETITS ENFANTS, UN CONTE DU CAMBODGEIl y a très longtemps de cela, vivaient dans ce beau royaume un roi très riche, une reine belle et noble, quatre ministres qu’on appelait les Piliers du Trône, un astrologue dont on disait qu’il était les yeux et les oreilles du roi. Ils étaient entourés d’une cour de princes et de princesses. Ce roi et ce royaume étaient célèbres dans le monde entier. Et pourtant, il manquait quelque chose au roi et à ses ministres : ils ne connaissaient pas la science de la magie. Le roi en était très inquiet : il pensait qu’il n’avait pas assez de puissance et que, si ses ennemis venaient l’attaquer par surprise, son royaume pourrait bien tomber entre leurs mains. Une armée entière est sans pouvoir contre la magie et la ruse… Un beau matin, le roi sort de ses appartements accompagné de la reine. Comme c’est l’usage, l’astrologue, les quatre ministres et les princes se prosternent devant eux, le front baissé et les mains jointes. En se tournant vers la reine, l’astrologue et ses quatre ministres, il leur annonce qu’il veut partir au royaume de Takkasilâ(1) pour devenir l’élève d’un grand maître de la magie, le célèbre savant Disapamokka. La reine décide de le suivre. L’astrologue et les ministres pensent que, s’ils apprennent eux aussi la magie, ils seront plus utiles au royaume. Le roi accepte. Après s’être réunis, ils quittent ensemble leur pays à l’aube. Et, les voilà en route. Au bout du septième jour, ils arrivent à Takkasilâ. Le grand maître Disapamokka accepte de leur enseigner la science de la magie. Il leur apprend comment se métamorphoser sans difficulté, quand ils en ont envie, en toutes sortes de personnages : animaux à quatre pattes, géants, musiciens, oiseaux célestes, etc. Son enseignement étant terminé, le roi prend congé du maître pour retourner dans son royaume. Il quitte heureux Takkasilâ, avec la reine, l’astrologue et les quatre Piliers du Trône. Mais le destin est aussi changeant que la mer ! Quand vint le troisième jour du voyage, ils ne parvinrent pas à retrouver leur chemin. Dans la forêt. Ils furent obligés de couper à travers bois. Leurs provisions s’épuisèrent. Pour subsister vaille que vaille, et plutôt mal que bien, ils en furent réduits à manger des racines et quelques fruits. Le roi s’affola et pensa qu’ils allaient mourir « Nous voilà en grand danger. Qu’allons nous faire ? » dit-il Les quatre ministres se portent volontaires pour les quatre pattes. L’astrologue opte pour la queue. La reine se propose pour le corps du fauve. Il reste la tête : ce sera le roi. D’un commun accord, ils récitent alors les formules magiques du grand maître Disapamokka. Merveille des merveilles ! Ils sont transformés en un magnifique tigre royal, bondissant, attrapant ses proies avec une agilité extraordinaire. Des repas pantagruéliques, des siestes royales, la beauté de la forêt avec ses cascades pour s’abreuver ; ils n’éprouvèrent aucun regret en pensant à leur royaume. C’est à peine s’ils s’en souvenaient. Ainsi naquit le tigre, grand chasseur, puissant et redouté. Selon cette légende cambodgienne, le tigre perçoit la proie qu’il cherche au moyen de sa queue (2) qui fut, dans la nuit des temps, l’astrologue. Il doit à la reine son corps souple et flexible. Sa tête majestueuse c’est le roi en personne avec sa toute puissance. Enfin, les quatre ministres, les Piliers du Trône, sont à l’origine de ses quatre pattes solides aux pieds munis de griffes acérées.
(1) on pouvait y apprendre toutes les sciences et tous les arts
(2) Les Cambodgiens lui attribuent la faculté que nous reconnaissons aux antennes des insectes.
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